Une cartographie des actions de déstabilisation pro-russe en Europe

Dans un article publié le 6 octobre 2025 sur Next INpact, le journaliste Jean-Marc Manach présente les travaux de chercheurs en géopolitique qui ont recensé, depuis 2021, plus de 150 actions de déstabilisation pro-russes en Europe, dont 43 en France.

Traditionnellement menées par les services de renseignement, ces opérations sont désormais de plus en plus orchestrées par des ONG, des pays satellites ou des entreprises privées. Selon Kevin Limonier, professeur des universités à l’Institut Français de Géopolitique (IFG) et directeur adjoint du laboratoire GEODE, « l’ingérence informationnelle est devenue un véritable business à Moscou ».

L’article cite plusieurs exemples concrets, comme les étoiles bleues de David taguées sur les murs de Paris, les pochoirs de mains rouges sur le mémorial de la Shoah, ou encore le piratage du moulin de Courlandon en 2024 par le groupe de hackers russes Sandworm. Ces actions, qui paraissent anodines lorsqu’elles sont prises isolément, participent en réalité d’une stratégie territoriale coordonnée visant à fragiliser les sociétés européennes.

Cette logique est mise en lumière par une cartographie interactive élaborée par les laboratoires CASSINI, GEODE, l’IFG et le collectif CORUSCANT, qui recense et analyse ces opérations de déstabilisation. Kevin Limonier précise toutefois que les acteurs impliqués ne partagent pas toujours les mêmes objectifs, mais que l’objectif global de Moscou serait d’aboutir à une « finlandisation » de l’Europe, c’est-à-dire une perte d’autonomie stratégique et politique.

Enfin, en référence au géographe Yves Lacoste, auteur de La géographie, ça sert, d’abord, à faire la guerre, cette étude souligne combien la connaissance géopolitique est essentielle pour comprendre les stratégies d’influence et préserver la souveraineté européenne face aux nouvelles formes d’ingérence.

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