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  • Que veut l’ETA ?

Que veut l’ETA ?

  • Categories Publication académique
  • Date lundi 29 janvier 2007

Institut Français de Géopolitique, Université Paris 8
Auteur de Géopolitique de l’Espagne Armand Colin Collection Perspectives géopolitiques 2006, 332 p.

L’ETA a rompu une trêve qui avait débuté neuf mois plus tôt, le 22 mars 2006. Contrairement à ce qu’on entend souvent dire, l’ETA ne parlait pas de processus de paix mais de « processus démocratique ». Le problème est ce que l’on entend par démocratie. Pour l’ETA, toute la démocratie tient dans les droits de ce qu’elle appelle « peuple basque », concept problématique en lui-même car de nombreux Basques de souche se réclament aussi du peuple espagnol. Le texte de l’organisation séparatiste explique que c’est dans le but d’obtenir une reconnaissance de l’autodétermination de ce « peuple basque » qu’elle suspend les assassinats.

Le texte de la trêve faisait également référence au territoire basque. On sait que l’objectif partagé par l’ensemble des partis nationalistes est l’indépendance d’un territoire qui devrait inclure la communauté autonome basque actuelle ainsi que la communauté autonome voisine de Navarre et le Pays basque français. Dans le texte qui annonçait la trêve, l’ETA s’adressait d’ailleurs « aux autorités espagnoles et françaises » pour leur demander de s’impliquer dans le « processus démocratique ».

Le seul véritable conflit aux yeux de l’ETA est donc celui qui opposerait un peuple basque qui serait privé de ses droits démocratiques, aux États français et espagnol. Dans cette optique, la paix est donc synonyme de victoire des idées nationalistes basques. Au contraire, pour les partis espagnols le problème à résoudre est celui du terrorisme. Ils veulent la disparition de l’ETA.

Les mots « paix », « conflit » et « démocratie » sont donc très équivoques et masquent différentes stratégies de pouvoir. En fait, la paix devrait se traduire par la dissolution pure et simple de l’ETA. On a oublié qu’une branche de l’ETA, appelée « politico-militaire » l’a déjà fait en 1982 : la justice espagnole fut clémente sans faire trop de publicité sur le cas des militants libérés. Mais cette paix sans condition n’est pas le but de l’ETA d’aujourd’hui.

Avant que l’attentat du 30 décembre ne l’interrompe, le processus engagé par José Luis Zapatero devait se dérouler autour d’une « table » de négociations politiques réunissant les différents partis de la communauté autonome basque, y compris Herri Batasuna, bien qu’interdit par la justice espagnole. Parallèlement, une autre table ronde devait régler les problèmes dits « techniques », celui des prisonniers et des armes de l’ETA en cas de fin de la lutte armée. Mais l’ETA a tenu à garder un contrôle sur Herri Batasuna, qui, par exemple, n’a jamais condamné le terrorisme.

Zapatero dit vouloir poursuivre le dialogue politique avec les nationalistes basques du Parti Nationaliste Basque (PNV). La question que l’on peut se poser au sujet de ce « dialogue » est de savoir sur quoi il porterait, et, depuis la rupture de la trêve, pourquoi ou comment il pourrait permettre d’obtenir la fin du terrorisme.

On ne sait pas si l’on y parlera de l’avenir du peuple espagnol (environ la moitié des électeurs de la communauté autonome basque votent pour des partis qui ne sont pas nationalistes basques) ou seulement du pouvoir des nationalistes basques, qui dririgent la communauté autonome depuis 1980. La question des limites du territoire sur lequel débattre est aussi en négociation puisqu’une grande majorité des Navarrais ne veut pas que cette région fasse partie du Pays basque.

On se sait pas non plus exactement si la chambre des députés de l’Espagne, comprenant les élus du Pays basque (19 élus de la communauté autonome basque, dont 8 nationalistes, sur 350 députés), aurait le dernier mot pour amender, ratifier ou rejeter les décisions prises dans le cadre de ce « dialogue », ou si seul le parlement autonome basque aurait à les voter.

Pour le Parti Populaire, il n’y a pas de conflit entre le « peuple basque » et l’Espagne ou la France, et c’est pourquoi il refuse ce « dialogue pour la paix » qui se tiendrait hors des parlements déjà constitués. Ce serait en quelque sorte la reconnaissance de ce supposé conflit alors que, dans le territoire revendiqué par les nationalistes, qui inclut la Navarre et le Pays basque français, ceux-ci sont très minoritaires. Pour le Parti Populaire, pour certains socialistes, et la plupart des associations de victimes, il n’y a pas d’autre conflit que la guerre de l’ETA contre la démocratie espagnole.

Pour les nationalistes basques du PNV, ces négociations politiques sur l’étendue de leurs pouvoirs est un enjeu central. Le président du gouvernement autonome, Juan José Ibarretxe, auteur d’une proposition de « libre association » du Pays basque avec l’Espagne, tient beaucoup à ce que la porte ouverte par le fameux processus ne se referme pas après l’attentat du 30 décembre dernier. C’est pourquoi il a tout de suite convoqué une manifestation avec le slogan « Paix et dialogue ». Mais, pour que le Parti socialiste puisse se joindre à la manifestation, il a été contraint de rajouter la phrase : « Nous exigeons de l’ETA la fin de la violence ».

Ainsi les objectifs des uns et des autres ne coïncident pas concernant l’avenir politique, à court, moyen et long terme, des différents territoires en jeu : l’Espagne, la communauté autonome basque, la Navarre et aussi le Pays basque français. Les mots « paix », « dialogue », « démocratie » fonctionnent ici comme des écrans de fumée.

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L’ETA a rompu une trêve qui avait débuté neuf mois plus tôt, le 22 mars 2006. Contrairement à ce qu’on entend souvent dire, l’ETA ne parlait pas de processus de paix mais de « processus démocratique ». Le problème est ce que l’on entend par démocratie. Pour l’ETA, toute la démocratie tient dans les droits de ce qu’elle appelle « peuple basque », concept problématique en lui-même car de nombreux Basques de souche se réclament aussi du peuple espagnol. Le texte de l’organisation séparatiste explique que c’est dans le but d’obtenir une reconnaissance de l’autodétermination de ce « peuple basque » qu’elle suspend les assassinats.

Le texte de la trêve faisait également référence au territoire basque. On sait que l’objectif partagé par l’ensemble des partis nationalistes est l’indépendance d’un territoire qui devrait inclure la communauté autonome basque actuelle ainsi que la communauté autonome voisine de Navarre et le Pays basque français. Dans le texte qui annonçait la trêve, l’ETA s’adressait d’ailleurs « aux autorités espagnoles et françaises » pour leur demander de s’impliquer dans le « processus démocratique ».

Le seul véritable conflit aux yeux de l’ETA est donc celui qui opposerait un peuple basque qui serait privé de ses droits démocratiques, aux États français et espagnol. Dans cette optique, la paix est donc synonyme de victoire des idées nationalistes basques. Au contraire, pour les partis espagnols le problème à résoudre est celui du terrorisme. Ils veulent la disparition de l’ETA.

Les mots « paix », « conflit » et « démocratie » sont donc très équivoques et masquent différentes stratégies de pouvoir. En fait, la paix devrait se traduire par la dissolution pure et simple de l’ETA. On a oublié qu’une branche de l’ETA, appelée « politico-militaire » l’a déjà fait en 1982 : la justice espagnole fut clémente sans faire trop de publicité sur le cas des militants libérés. Mais cette paix sans condition n’est pas le but de l’ETA d’aujourd’hui.

Avant que l’attentat du 30 décembre ne l’interrompe, le processus engagé par José Luis Zapatero devait se dérouler autour d’une « table » de négociations politiques réunissant les différents partis de la communauté autonome basque, y compris Herri Batasuna, bien qu’interdit par la justice espagnole. Parallèlement, une autre table ronde devait régler les problèmes dits « techniques », celui des prisonniers et des armes de l’ETA en cas de fin de la lutte armée. Mais l’ETA a tenu à garder un contrôle sur Herri Batasuna, qui, par exemple, n’a jamais condamné le terrorisme.

Zapatero dit vouloir poursuivre le dialogue politique avec les nationalistes basques du Parti Nationaliste Basque (PNV). La question que l’on peut se poser au sujet de ce « dialogue » est de savoir sur quoi il porterait, et, depuis la rupture de la trêve, pourquoi ou comment il pourrait permettre d’obtenir la fin du terrorisme.

On ne sait pas si l’on y parlera de l’avenir du peuple espagnol (environ la moitié des électeurs de la communauté autonome basque votent pour des partis qui ne sont pas nationalistes basques) ou seulement du pouvoir des nationalistes basques, qui dririgent la communauté autonome depuis 1980. La question des limites du territoire sur lequel débattre est aussi en négociation puisqu’une grande majorité des Navarrais ne veut pas que cette région fasse partie du Pays basque.

On se sait pas non plus exactement si la chambre des députés de l’Espagne, comprenant les élus du Pays basque (19 élus de la communauté autonome basque, dont 8 nationalistes, sur 350 députés), aurait le dernier mot pour amender, ratifier ou rejeter les décisions prises dans le cadre de ce « dialogue », ou si seul le parlement autonome basque aurait à les voter.

Pour le Parti Populaire, il n’y a pas de conflit entre le « peuple basque » et l’Espagne ou la France, et c’est pourquoi il refuse ce « dialogue pour la paix » qui se tiendrait hors des parlements déjà constitués. Ce serait en quelque sorte la reconnaissance de ce supposé conflit alors que, dans le territoire revendiqué par les nationalistes, qui inclut la Navarre et le Pays basque français, ceux-ci sont très minoritaires. Pour le Parti Populaire, pour certains socialistes, et la plupart des associations de victimes, il n’y a pas d’autre conflit que la guerre de l’ETA contre la démocratie espagnole.

Pour les nationalistes basques du PNV, ces négociations politiques sur l’étendue de leurs pouvoirs est un enjeu central. Le président du gouvernement autonome, Juan José Ibarretxe, auteur d’une proposition de « libre association » du Pays basque avec l’Espagne, tient beaucoup à ce que la porte ouverte par le fameux processus ne se referme pas après l’attentat du 30 décembre dernier. C’est pourquoi il a tout de suite convoqué une manifestation avec le slogan « Paix et dialogue ». Mais, pour que le Parti socialiste puisse se joindre à la manifestation, il a été contraint de rajouter la phrase : « Nous exigeons de l’ETA la fin de la violence ».

Ainsi les objectifs des uns et des autres ne coïncident pas concernant l’avenir politique, à court, moyen et long terme, des différents territoires en jeu : l’Espagne, la communauté autonome basque, la Navarre et aussi le Pays basque français. Les mots « paix », « dialogue », « démocratie » fonctionnent ici comme des écrans de fumée.

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