La désinformation russe peut-elle diviser l’Europe ? Avec Kevin Limonier

Après les multiples attaques russes menées sur le sol, dans le ciel et le cyberespace européen, le constat est clair : la guerre hybride de la Russie est arrivée en Europe. Invité par ARTE, Kevin Limonier, professeur à l’IFG et directeur adjoint de GEODE, a évoqué la désinformation russe et ses effets sur le continent.
Les campagnes de manipulation orchestrées par Moscou se multiplient, notamment sur les réseaux sociaux, surtout avant les élections, afin de semer la peur et la division. Selon Limonier, « la Russie cherche à détruire la confiance des citoyens européens dans leurs institutions » pour affaiblir le soutien occidental à l’Ukraine.
Ces attaques dépassent le cadre numérique : en octobre 2023, des étoiles de David taguées à Paris ont été attribuées aux services russes. « Individuellement, ces actions paraissent insignifiantes, mais leur répétition relève d’un harcèlement destiné à creuser les fractures sociales », explique Limonier.
Soutenue par plus d’un milliard de dollars par an, la machine de désinformation du Kremlin s’appuie sur des agences comme Social Design Agency, qui conçoivent des récits adaptés aux publics les plus vulnérables. « Là où la désinformation fonctionne le mieux, c’est chez ceux qui se sentent exclus », rappelle le chercheur, soulignant aussi la responsabilité européenne dans ces dynamiques d’exclusion.
Enfin, malgré des années de “torpeur stratégique”, l’Europe dispose encore d’armes : sanctions, régulation numérique et mobilisation citoyenne. Pour Limonier, seule une réponse collective, gouvernements, médias et société civile, permettra de contrer cette guerre informationnelle.
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