L’échiquier syrien vu par Nora Seni

Membre de l’IFG Lab, Nora Seni, professeure des universités, analyse, dans son dernier article intitulé « L’échiquier syrien », l’influence exercée par la Turquie sur le territoire de la nouvelle Syrie et son impact sur les relations extérieures syriennes, notamment dans la perspective de normalisation avec Israël.
Son analyse a été publiée dans deux revues : l’Observatoire de la Turquie contemporaine et Politique Internationale.
Depuis le 8 décembre dernier, date de la chute de Bachar al-Assad et de l’arrivée au pouvoir du président par intérim Ahmad al-Charaa, la Turquie poursuit plusieurs objectifs en Syrie. Politiques et militaires d’abord, en incitant Damas à éliminer le gouvernement autonome kurde de ses frontières ; économiques ensuite, en cherchant à s’implanter durablement dans le pays, notamment dans les secteurs du gaz et du numérique.
Cette présence turque pèse sur les relations syro-israéliennes. Depuis décembre, Israël multiplie les ingérences : frappes à Damas, mouvements sur le plateau du Golan et soutien à la minorité druze du sud syrien. Ces tensions ont conduit à un cessez-le-feu en juillet dernier. « Depuis, des rencontres ont lieu entre hauts responsables israéliens et syriens sous l’égide des États-Unis », rappelle la chercheuse.
Malgré la méfiance persistante et « l’ombre de la Turquie », ennemie d’Israël, la piste d’une normalisation entre Damas et Tel-Aviv semble progressivement se dessiner. Nora Seni conclut son analyse par une interrogation optimiste : « Si tout est possible au Moyen-Orient, pourquoi une paix pérenne entre la Syrie et Israël ne le serait-elle pas ? »



