La géopolitique au secours d’Erdogan, avec Nora Seni

L’arrestation d’Ekrem Imamoglu, maire d’Istanbul et figure majeure de l’opposition, marque un nouveau tournant autoritaire du régime d’Erdogan. Malgré les manifestations massives, les boycotts économiques et plus de 1000 arrestations, la répression s’intensifie sans véritable réaction internationale.
En Europe comme aux États-Unis, les dirigeants restent prudents : la Turquie est trop stratégique pour être ouverte à la critique. Membre influent de l’OTAN, dotée d’une armée puissante et d’une industrie de défense florissante (notamment ses drones Bayraktar), elle joue un rôle central en Syrie, en Ukraine, et dans l’architecture de sécurité régionale.
Cette tolérance diplomatique vis-à-vis d’un régime qualifié désormais d’autocratie révèle une contradiction : l’Occident, en défendant ses intérêts, s’accommode de la dérive autoritaire d’un allié.
Dans cet article pour The Conversation et l’interview sur TV5 Monde, Nora Seni, professeure émérite à l’IFG, souligne que cet épisode s’inscrit dans un processus plus large : celui de la consolidation d’un régime de plus en plus répressif et verrouillé.