Crise au Moyen-Orient : Héloïse Fayet en première ligne pour décrypter les enjeux de l’escalade nucléaire

Depuis le lancement de l’opération Rising Lion par Israël le 13 juin, une vaste offensive contre des sites nucléaires iraniens, les tensions au Moyen-Orient ont franchi un nouveau seuil. Pour Héloïse Fayet, doctorante de l’IFG, chercheuse GEODE et IFRI et spécialiste de la dissuasion nucléaire, cette attaque marque un tournant majeur : elle révèle, selon elle, une délégitimation progressive de la stratégie de dissuasion iranienne.
Une dissuasion iranienne en crise
Jusqu’ici, l’Iran misait sur deux piliers : l’axe de la résistance, réseau de groupes armés pro-iraniens, et un arsenal balistique conventionnel. Mais ces deux leviers apparaissent aujourd’hui considérablement affaiblis. « La crédibilité de l’arsenal iranien avait déjà été entamée en avril et octobre 2024 », rappelle-t-elle, précisant que la plupart des missiles tirés ont été interceptés par la défense antimissile israélienne.
C’est cette fragilité, analyse Fayet, qui a ouvert la voie à une opération israélienne d’une ampleur inédite. La chercheuse souligne notamment la portée tactique et symbolique des frappes menées jusqu’à Mashhad, à plus de 2200 km d’Israël : « C’est cette faiblesse de l’État iranien qui a facilité la pénétration de l’espace aérien iranien. »
Israël impose sa supériorité et cherche l’appui américain
Alors que l’Iran tente de riposter avec des moyens limités, notamment par des salves de missiles souvent peu fiables, certains provoquant malgré tout 17 morts et 450 blessés en Israël, selon le journaliste Éric Biegala, Israël affirme sa supériorité technologique et militaire. Une asymétrie que Tel-Aviv exploite dans une stratégie à plusieurs étages. Héloïse Fayet note que l’objectif israélien dépasse la seule neutralisation des capacités nucléaires iraniennes : « À ce jour, seuls les Américains peuvent neutraliser des sites comme celui de Fordo. L’objectif ultime d’Israël est donc d’amener les États-Unis à s’impliquer. »
Ce regain de tensions pourrait également bousculer les équilibres géopolitiques. L’Iran, allié de la Russie, pourrait voir ce partenariat remis en question. « Une rupture Téhéran-Moscou aurait de lourdes conséquences pour la Russie », avance Fayet. Mais elle rappelle que cette alliance a ses limites : « Il n’y a pas d’accord de défense mutuelle, et Poutine reste concentré sur l’Ukraine. »
Face à l’offensive israélienne, l’Iran semble de plus en plus isolé. Un constat que résume sans détour Héloïse Fayet : « Aujourd’hui, l’Iran est assez seul face à la menace israélienne. »
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